Lettre apocryphe attribuée à Paul Viala.

Publié le 21 Mars 2014

Lundi 24 août 1914

Chère Maria,

J’espère que tu vas bien.

Moi, j’ai été blessé au genou par un éclat d’obus.

Mais, ça m’est arrivé quand j’approchais de la tranchée des prussiens.

Leurs infirmiers m’ont récupéré, et maintenant je suis prisonnier.

Depuis deux jours, je suis dans un hôpital en Allemagne. Je suis bien traité.

J’espère que le père s’occupe bien des bœufs, que les vignes sont en bon état, qu’elles vont bien donner et que la petite jasse des Ondes tient debout.

Allongé sur mon lit d’hôpital, je pense à mon frère Emile. Je souhaite qu’il se rétablisse bientôt et qu’il nous revienne très vite à la ferme du Barry.

Dans notre dortoir, le blanc des murs me fait me souvenir de la blancheur de la laine de nos brebis et de ce maman disait en les voyant revenir, des travers de Fabre, à la bergerie. Elle disait « soun sadoulas »*.

Maria, je te prie de passer le bonjour à maman ainsi qu’à Gabrielle et à la petite Louisette.

Chère Maria, ne t’inquiète pas.

Pour moi la guerre est bientôt finie. Finies les tranchées, la mitraille, la peur de recevoir des balles. Fini d’avoir la boule au ventre, et surtout fini de voir les copains mourir. J’espère qu’il y aura un échange de prisonniers pour que je puisse rentrer à la ferme du Barry.

Je t’embrasse de tout cœur, ton frère reconnaissant.

Paul

*Elles sont repues

Paul Viala, décèdera à l’hôpital d’Eisenach, en Allemagne, des suites de ses blessures, à 21 ans, le 1er septembre 1914.

Rédaction: Juliette Tricot

Juliette, l'auteur de cette lettre.

Juliette, l'auteur de cette lettre.

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